Bill Gates, cofondateur de Microsoft, a été reçu ce vendredi à Pékin par le président chinois Xi Jinping, à l’occasion de son premier voyage en Chine depuis 2019. Sa fondation s’est engagée à donner 50 millions de dollars (45,7 millions d’euros) pour soutenir les efforts chinois dans la lutte contre le paludisme et la tuberculose.
C’est une visite qui n’est pas passée inaperçue, car elle est très rare pour un homme d’affaires américain. Le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, a été reçu ce vendredi à Pékin par Xi Jinping. Ces dernières années, ils n’ont été qu’une poignée à avoir été reçus en tête-à-tête par le président chinois, notamment le patron d’Apple Tim Cook et celui d’Amazon Jeff Bezos. Même si, précision utile, Bill Gates qui a quitté le conseil de Microsoft en 2020 pour se consacrer à la philanthropie a été invité en qualité de co-président de la Fondation Bill et Melinda Gates.
Cette entrevue, annoncée par la télévision publique chinoise, a eu lieu dans le cadre d’une visite destinée à soutenir les efforts de la Chine dans la recherche médicale. Mais elle intervient dans un moment particulier, deux jours seulement avant la visite très attendue du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre Pékin et Washington.
« Vous êtes le premier ami américain que je rencontre cette année. Nous avons toujours placé nos espoirs dans le peuple américain et espérons que l’amitié entre les deux peuples se poursuivra », a déclaré Xi Jinping, cité par le Quotidien du Peuple.
Arrivé mercredi soir en Chine, le milliardaire et philanthrope avait expliqué venir pour y rencontrer des partenaires sur les sujets de la santé et du développement. Dans la foulée, sa fondation a annoncé qu’elle donnerait 50 millions de dollars (45,7 millions d’euros) pour soutenir les efforts chinois dans la lutte contre le paludisme et la tuberculose. Ces maladies «affectent de manière disproportionnée les pays les plus pauvres de la planète» a insisté la Fondation.
«Résoudre des problèmes comme le changement climatique, l’inégalité d’accès aux soins et l’insécurité alimentaire nécessitent des innovations», a précisé Bill Gates, saluant «la grande expérience chinoise» dans les « traitements contre la malaria».
«Ces progrès doivent être accessibles à plus de gens dans le monde», a-t-il continué.
La fondation va aussi renouveler sa coopération avec l’Institut de découverte de médicaments pour la santé mondiale (GHDDI) – fondé à Pékin par Bill Gates -, les autorités municipales de Pékin et les responsables de la prestigieuse université Tsinghua.
Premier voyage de Bill Gates en Chine depuis 2019
Quasiment fermé au monde pendant près de trois ans en raison du Covid, le pays n’a rouvert ses portes qu’il y a six mois. Il s’agit donc du premier voyage en Chine de Bill Gates depuis 2019. Il y avait alors rencontré la Première dame, Peng Liyuan, pour évoquer le travail de sa fondation dans la prévention contre le sida.
« La Chine a réalisé des progrès considérables en matière de réduction de la pauvreté et d’amélioration de la santé dans le pays », a estimé Bill Gates jeudi lors d’un discours à l’Institut de découverte de médicaments pour la santé mondiale. « J’espère que la Chine pourra jouer un rôle encore plus important pour relever les défis actuels, en particulier ceux auxquels sont confrontés les pays africains», a-t-il ajouté.
Reprise des voyages d’affaires
Depuis que le pays a rouvert ses frontières et qu’il a décidé l’abandon de sa politique sanitaire du «zéro Covid », d’autres mastodontes de l’économie américaine se sont rendus en Chine. Lors de sa visite en mai, Elon Musk avait été reçu par plusieurs ministres chinois, dont le vice-premier ministre Ding Xuexiang, et avait visité l’immense usine de sa marque de voitures électriques à Shanghai après un échange avec le personnel.
Le PDG de la banque JPMorgan Chase Jamie Dimon, autre grande personnalité du capitalisme américain, s’est rendu dans le pays au début du mois, tandis que celui d’Apple, Tim Cook, était à Pékin en mars. Il y avait salué la relation «symbiotique» de son entreprise avec la Chine. D’autres grands patrons américains comme celui de Starbucks ou General Motors sont aussi allés en Chine ces dernières semaines pour y rencontrer des représentants du gouvernement chinois.
(avec l’AFP)